Résumés et biographies des plénières

Plénière 1

Ph D Gunilla Carstensen, University of Dalarna, Sweden.

Sexual harassment, ambiguities and grey zones

From being “the problem without a name” as Catharine MacKinnon once stated, sexual harassment has moved into the official gender equality discourse and has been incorporated into society's normative bodies. For example, in many EU countries it is now mandatory for all workplaces, including academia, to have a policy and action programme to combat sexual harassment. This has contributed to awareness and legitimacy of the problem for organizations and individuals. This progress has led some feminists to define this process as "the success story of twentieth-century feminism", while others are more hesitant and hold that woman have lost the right to define the problem. There is no doubt that the term has been and still is an important tool in building gender equitable organizations but there are some dilemmas connected to how sexual harassment is construed in everyday organizational practice.

Sexual harassment is usually portrayed as a hidden problem that is difficult to investigate.  Individuals interpret and define the term differently and there is a strong reluctance to interpret experiences of abuse in terms of sexual harassment. There is a conceptual ambiguity of sexual harassment with reference to 1) the lack of clarity in terms of the relation between subjective (the perspective of the harassed individual) and the objective (legal assessment) aspects, 2) the diffuse scope of the objective assessment, and 3) the attribution of too much importance to the individual’s perception. The consequence of this three-fold ambiguity is the creation of what I call a gender-equality grey zone with consequences as for instance problematic behaviour in academia may pass as acceptable and “normal”.

Gunilla Carstensen has a Ph D in Sociology from the University of Uppsala, Sweden. Her research fields are sexual harassment, gender equality, work environment.

Dr Ruth Lewis, University of Northumbria, UK.

Collective approaches to tackling Gender Based Violence in Universities

Although well-established in Canada and North America as a topic for policy and scholarly attention, gender-based violence in universities has only more recently received attention in Europe and beyond. In the UK, the National Union of Students’ (NUS) research – Hidden Marks – was an important contribution, providing, for the first time, evidence of the widespread and frequent nature of violence and harassment against women students. This empirical evidence was also a catalyst, used to support the development of a range of national and local policies and interventions to tackle GBV in UK universities. This paper will reflect on the findings and impact of Hidden Marks, and the subsequent NUS study – That’s What She Said: Women students’ experiences of ‘lad culture’ in higher education. Drawing also on the wealth of knowledge in the US and Canada about the phenomenon of GBV and efforts to eradicate it, the paper will highlight some tensions and challenges in our future work around this topic. It will argue for: 1) a feminist intersectional approach to the problem; 2) an understanding of the varied types of GBV as linked through the ‘continuum’ of violence (Kelly, 1988), and 3) the development of a ‘jigsaw’ of strategic initiatives, including legal responses, national policy frameworks, institutional policies, procedures and services, interventions designed to initiate culture change, and student-based activist interventions. This tripartite approach, it will be argued, is key to success in global efforts to eradicate GBV from our universities.

Ruth Lewis is a senior Lecturer and Programme Leader (Sociology), School of Arts, Design and Social Sciences, University of Northumbria, UK. She is the founding member and co-convenor of the Universities Against Gender Based Violence network and she is editing, with Dr Sundari Anitha, the first UK edited collection examining prevention and policies around GBV in universities.

TRIGGER Project

Politiques égalité et harcèlement sexuel : résistances et leviers, leçons tirées de l'expérience du projet européen TRIGGER

Plénière 2

Manon Bergeron, Ph.D, Université du Québec à Montréal

Les Principaux résultats et impact de l'enquête ESSIMU au Québec.

À la suite de revendications portées par le Collectif contre le sexisme à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), une équipe de 12 chercheures a mis en chantier une étude pour établir un portrait des violences sexuelles se déroulant en milieu universitaire, intitulée « Enquête Sexualité, Sécurité et Interactions en Milieu Universitaire (ESSIMU) : Ce qu’en disent étudiant.es, enseignant.es et employé.es». En janvier 2017, l’équipe ESSIMU a dévoilé les résultats finaux de cette étude d’envergure provinciale à laquelle ont participé 9 284 personnes, étudiant ou travaillant dans six universités québécoises francophones. L’enquête ESSIMU constitue une première initiative au Québec pour documenter les violences sexuelles non pas exclusivement auprès de la population étudiante, mais auprès de toute la communauté universitaire, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des murs de l’université.

Cette conférence vise un double objectif. D’abord, il s’agira de présenter les principaux constats de l’enquête ESSIMU, illustrés par des récits de personnes ayant décrit des situations de violence sexuelle vécues depuis leur arrivée à l’université. Les résultats éclairent quant à la présence répétitive des manifestations de violence sexuelle et ses conséquences, tout particulièrement pour certains groupes plus ciblés, mais également sur les enjeux liés à la dénonciation/non dénonciation. Ensuite, la présentation sera l’occasion de partager des réflexions sur les conditions ayant favorisé l’impact social, politique et institutionnel de l’enquête ESSIMU au Québec. Parmi ces leviers se trouvent les stratégies de diffusion des résultats, la mobilisation étudiante et féministe puis la couverture médiatique.

Manon Bergeron (Ph.D) occupe un poste de professeure au Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal (Canada) depuis 2010. Ses intérêts de recherche concernent surtout les violences sexuelles envers les femmes et les adolescent.es, tout particulièrement le développement et l’évaluation des stratégies de prévention dont les programmes de prévention et les formations destinées aux intervenant.es de différents secteurs.  Tous ses travaux de recherche se réalisent en étroite collaboration avec les milieux de pratique au Québec, et tout particulièrement en partenariat avec le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS). Elle dirige actuellement deux projets majeurs ayant un rayonnement provincial : 1) le Chantier-RéQEF portant sur les violences sexuelles en milieu universitaire d’où origine l’enquête ESSIMU menée dans six universités québécoises, 2) le développement du programme de prévention Empreinte : Agir ensemble contre les agressions à caractère sexuel qui est implanté à travers le Québec dans les écoles secondaires dès l’année 2017-2018.  Mme Bergeron a travaillé plus de douze années dans des CALACS. Elle est membre chercheure de plusieurs regroupements, dont l’Équipe Violence Sexuelle et Santé (ÉVISSA), le Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et l’Institut de recherches et d’étudesféministes (IREF).

PLENIERE VIRAGE

Enquêter les violences vécues par les étudiant.e.s : une double approche

Alice Debauche et Zahia Ouadah-Bedidi

L’enquête Violences et rapports de genre (Virage), menée en 2015 auprès de 15.000 femmes et 12.000 hommes de 20 à 59 ans, comporte un module détaillé sur les violences vécues par les personnes étudiantes au cours des douze mois précédant l’enquête. Un faible nombre d’enquêté.e.s se trouvant en étude au moment de l’enquête, des enquêtes spécifiques ont été menées au sein de 4 universités françaises.

Après avoir présenté la méthodologie de l’enquête et les questions posées aux étudiant.e.s, nous proposerons des premiers résultats exploratoires sur les actes vécus par les étudiantes et les étudiants, en montrant les apports et les limites de chacune des approches.

Alice Debauche est maîtresse de conférence en sociologie à l’université de Strasbourg, membre du laboratoire SAGE (UMR  7363), chercheuse associée à l’INED.  Elle coanime l’exploitation de l’enquête Virage. Ses recherches portent principalement sur les violences sexuelles.

Zahia Ouadah- Bedidi est maîtresse de conférence en démographie à l’UFR de Sciences Sociales de l’Université Paris Diderot, rattachée à l’unité de recherche migrations et Sociétés – URMIS UMR 8285 (CNRS) et UMR 205 (IRD) et chercheuse associée à l’Ined (unités DémoSud et Genre démographie et sociétés). Elle est membre du groupe d’exploitation de l’enquête Virage. Ses recherches portent sur les dynamiques démographiques en Afrique du Nord et plus particulièrement sur la fécondité et le mariage en Algérie et en Tunisie.

 

Personnes connectées : 1